Le jour où ma vie a changé

On me demande souvent en consultation comment j’en suis arrivée à exercer comme thérapeute et d’où me viennent mes capacités. Je vais donc vous partager un bout de mon histoire.

Aujourd’hui cela fait jour pour jour 22 ans, le 05.12.1999, que ma vie a basculé.

Avant cette date, j’étais une petite fille assez solitaire, avec des idées déjà bien arrêtées et une grande curiosité. J’adorais rester dans mon coin pendant des heures avec mes légos, du coloriage ou encore un bon livre. Je préférais de loin la compagnie des adultes à celle des enfants de mon âge, qui me semblaient assez ennuyants.

Rien de très extraordinaire à cela me direz-vous. Oui mais voilà, cela ne s’arrêtait pas là.

Je me remémore des scènes de mon enfance , où j’avais déjà accès à des informations subtiles. Je me souviens encore de ce jour où je me balançais dans la cour de mes parents, tout en discutant avec ma grand-mère décédée. Ou encore ma manie de présenter « la famille du grenier », bien sûr non visible mais belle et bien perceptible par moi,  à mes amis. Pas étonnant que je n’avais pas beaucoup d’amis à l’époque ^^

Je me rappelle de ces moments avec beaucoup de bienveillance pour la petite fille que j’étais.

Je me souviens de la nuit du 02.12.1999 comme si c’était hier. Je me suis faite réveiller en pleine nuit par un être de lumière, qui m’annonça que mon grand-père allait décéder dans trois jours. Je vous laisse imaginer ce qui se passe dans la tête d’une petite fille à ce moment-là. J’ai donc préféré oublier cet évènement et n’en parler à personne. J’aurais tellement aimé oser parler de mes perceptions à l’époque. D’autant plus sachant maintenant, que toute ma famille possède des capacités extra-sensorielles.

Le matin du 05.12.1999 je me suis levée tôt pour faire une surprise à mes parents, et au lieu de ça j’appris le décès de mon grand-père.

Ce jour-là mon monde s’est écroulé. Je venais d’apprendre le décès d’une des personnes les plus chères au monde. Qui plus est, cela confirmait le message que j’avais reçu et pourtant… je n’avais rien fait. Je n’étais même pas allée voir mon grand-père et n’ai pas eu la possibilité de lui dire aurevoir.

Je me suis donc jurée de ne plus jamais vouloir accès à de telles informations. Consciemment j’ai décidé de me renfermer sur moi-même et de couper toutes mes perceptions. A partir de ce jour là et pendant de longues années, les sentiments de tristesse et de culpabilité m’ont accompagnés, ainsi que la peur de tout ce qui relève du « paranormal ».

En abandonnant cette part sensible de mon être, je me suis construite un monde sécurisant. Me coupant de mes perceptions, voilà que je me retrouvais enfermée dans un corps que je considérais comme une prison. Comble de l’ironie : je m’y étais enfermée toute seule.

Ont donc suivi de longues années très difficiles. Je me sentais toujours très différente des autres et n’arrivais pas à trouver ma place dans cette société. Qui plus est, je n’avais plus d’échappatoire et subissais la vie. Ainsi j’ai entre autre souffert pendant treize ans de troubles du comportement.

Etant fan d’Ally Mc Beal à l’époque, je souhaitais absolument lui ressembler. Vous voyez de qui je parle : avocate déjantée, souffrant d’hallucinations et cherchant l’amour avec un grand A… Il faut dire que je ne m’en suis pas mal sortie pour lui ressembler ^^.

Ayant fait une fac de droit sans grand intérêt, me voilà à l’âge de 25 ans occupant un poste de Responsable juridique franco-allemande à la SNCF. Que rêver de mieux ?

Bien que je tenais à distance mes perceptions, je ressentais toujours des présences désagréables, le noir et la mort me faisaient peur et d’étranges phénomènes se manifestaient assez régulièrement dans mon habitation. Jusque-là, tout va bien.

Oui mais voilà, la vie est venue me rappeler qui j’étais. En 2015 j’ai vécu une expérience qui m’a réconcilié avec la mort. L’arrière-grand-mère de mon fils était mourante à l’hôpital. En général je fuyais ce type d’endroit, mais j’ai néanmoins accepté d’accompagner le père de mon fils à son chevet. Il régnait dans sa chambre une ambiance pesante. Puis j’ai été parcouru par une immense chaleur et beaucoup de joie. Cette sensation était belle et à la fois tellement forte, que j’en suis tombée à la renverse devant l’ex-belle-famille. Madeleine venait de partir. Avec son départ j’ai réalisé que la mort était un passage magnifique pour ce qui pouvait rejoindre la lumière. Je lui suis extrêmement reconnaissante pour cet enseignement.

Mon esprit cartésien n’était néanmoins pas encore totalement convaincu. Un samedi matin en juin 2017, en pleine grossesse, me revoilà au chevet d’un proche. Mon grand-père paternel est mourant. Même s’il était à ce moment là inconscient, je lui ai partagé des souvenirs de petite fille, expliqué ce qui l’attendait et dit qu’il pouvait partir sereinement. Il était important pour moi qu’il soit en paix pour partir, lui qui ne croyait pas en la vie après la mort.

Le reste de la famille devait lui rendre visite dans l’après-midi. A peine partie de l’hôpital mon père m’annonça que mon grand-père est en train de partir. Je suis pleine de gratitude d’avoir pu le voir une dernière fois et d’avoir pu lui permettre de partir en paix.

Quelques mois plus tard, le 05.10.2017 j’accouchais d’un petit garçon merveilleux du nom de Sandro. Ma vision de la vie changea définitivement à partir de ce moment-là et d’ailleurs sa présence me permet encore aujourd’hui de sans cesse me remettre en question et de m’améliorer. Deux mois plus tard, je quitte son père, ce qui m’oblige à me remettre en question.

Ce travail n’a pas été simple et a demandé à ce que j’aille voir de près mes croyances limitantes ainsi que mes schémas de vie, afin d’avoir progressivement accès à ma nature profonde.

Les derniers coups de pieds sont venus à moi en 2019.

En juillet je découvre Rio. J’y vis une montée de Kundalini qui dure plusieurs mois et visualise la création d’un centre de thérapies alternatives.

En octobre je réalise un trek de 10 jours dans le désert tunisien. Dépourvue de tout confort, je me connecte pleinement à mon intuition et ressens le besoin d’accompagner les autres.

En novembre je rencontre un magnétiseur, qui va me prendre sous son aile pour me transmettre ses connaissances.

Cette période a été très difficile à vivre. J’avais l’impression d’avoir ouvert des vannes trop longtemps fermées, qui laissaient à présent déferler toutes sortes de ressentis plus ou moins agréables. Je me sentais très souvent fatiguée, n’arrivais pas à me protéger ou à filtrer les informations et me sentais très seule dans mes perceptions.

Heureusement, le flot s’est calmé au fur et à mesure et j’ai pu retrouver une vie… presque normale.

Continuer comme avant n’était cependant plus possible. Je ressentais le besoin de me sentir utile, faire quelque chose qui a du sens et pourtant je suis très attachée à ma sécurité. C’est en voyant la détresse de certaines personnes suite au premier confinement, que j’ai décidé de m’installer dans un cabinet à Andlau en octobre 2020 et de créer « Magn’essence ». Malgré les mesures qui ont suivi, mon activité s’est très vite développée sans action particulière de ma part. Cela me confirmait que j’étais sur la bonne voie.

En janvier 2021 je décide de changer de cabinet pour monter d’un étage. Lorsque j’ai mentalement émis l’idée d’accueillir d’autres thérapeutes, il n’a fallu que quelques jours à l’univers pour m’envoyer la première praticienne. S’est ainsi qu’a vu le jour « La Maison des Sens ».

La suite logique a été de quitter mon poste à la SNCF fin septembre 2021.

Tout tourne autour du sens selon moi. Le sens qu’on donne à sa vie va déterminer comment on va la vivre. Vous pouvez décider de vous conformer ou de vous écouter ; d’accueillir une autre réalité ou de tout bloquer.

De par mon expérience je peux dire que s’écouter et s’accueillir dans toutes ses dimensions permet d’être libre de vivre pleinement cette vie. Alors oui, ce n’est pas toujours évident de sortir de sa zone de confort et de tout lâcher. Or si ce choix vient du cœur, cela est forcément la bonne décision et les choses se mettront naturellement en place.